Cela fait déjà une dizaine d'années que nous travaillons et vendons des chevaux... Allez... quelques petites reflexions...

Nous avons eu l'occasion d'avoir des nouvelles des propriétaires et de leurs chevaux; parfois, ces cavaliers sont devenus des amis. Globalement, le plus souvent, les choses vont bien, même si certains ont pu rencontrer des difficultés (nous avons récemment eu une cliente qui s'est plainte parce que la jument vendue un an auparavant avait fait une colique!).
Nous sommes heureux d'avoir souvent influencé nos clients quant à leur façon d'appréhender le cheval.

Essayons de dégager quelques points qui se retrouvent dans les succès des relations humains/cheval.
Il faut comprendre et accepter qu'un cheval, c'est un nouveau membre dans la famille, avec ses qualités et ses défauts. Il engendrera forcément des difficultés, des "engueulades" mais aussi des moments de bonheur.
Comme dans un couple d'humains, il faudra non pas attendre la perfection de son partenaire mais s'efforcer d'être le meilleur possible pour lui.

Réflechissons sur le nécessaire mental de l'humain-propriétaire.

Chaque personne qui nous appelle insiste sur le fait que la monture qu'elle recherche doit avoir un "bon mental", "être bien dans sa tête" (comme si ne pas le spécifier équivalait à rechercher un cheval "mal dans sa tête"); mais qu'est-ce qu'un bon mental ? n'importe quel cheval aura peur un jour ou l'autre, testera, cherchera son intérêt, montrera qu'il préfère peut-être rester avec ses copains...
Heureusement, rares sont les chevaux qui cumulent les défauts (agressivité, fuite effénée sous n'importe quel prétexte, cabrades dangereuses...), pour lesquels on peut effectivement parler de mauvais mental, ou plutôt de mauvaises bases, et qui nécessitent un gros travail de rééducation. Nous avons dû, en tout et pour tout, en avoir 3 ou 4 (sur quelques centaines) qui ont été bradés en connaissance de cause.

C'est le "bon mental" de l'humain qui est important.
Le cavalier doit d'abord être capable de choisir son cheval sans que ce soit nécessairement le plus beau (combien de fois ai-je vu faire cette erreur !)
Il doit bannir tout "à priori" sur les races, les âges, les méthodes d'éducation... Il doit avoir l'esprit le plus ouvert possible.
Il doit ensuite et surtout être "psychologiquement positif", valoriser les qualités de son cheval et résoudre ses difficultés en les divisant en petites difficultés.
Il doit être passionné, considérer qu'un problème est un jeu d'où il doit sortir vainqueur.

Il est parfois difficile pour nous d'évaluer le mental de nos clients et de comprendre jusqu'à quel point, ils sont capables d'évoluer. Pas facile non plus d'évaluer leur niveau équestre : il est normal que quelqu'un qui ne connaît pas le cheval et l'environnement, qui est regardé et se sent évalué, se montre moins à l'aise qu'à son habitude.
Nous avons eu des clients qui nous semblaient avoir un niveau un peu juste et qui s'en sont très bien sortis. Inversement, des cavaliers, fiers de leurs diplômes (galops6/7), incapables de sortir du cursus "fédération/club" ont pu avoir plus de difficultés
Aussi, nous efforçons-nous de bien éclairer chacun de nos clients par rapport aux chevaux qu'ils essaient, de leur donner tous les éléments pour évaluer leurs chances de réussite dans le contexte qui sera le leur. Mais jamais nous nous estimons en droit d'affirmer "c'est sûr, tout ira bien avec ce cheval" ou "c'est sûr, çà n'ira pas avec ce cheval".

Pour terminer, je suis sincèrement désolé pour les quelques uns qui, par malchance, par concours de circonstances malencontreuses, qui par leurs erreurs, mais aussi peut-être à cause des nôtres ont eu des moments difficiles. Mais surtout, j'ai envie de remercier les personnes, heureusement beaucoup plus nombreuses, qui m'ont fait part du bonheur qu'elles partageaient avec leur cheval : cela me fait "chaud au coeur" et me conforte dans la philosophie qui est toujours la nôtre : essayer de tenir compte de ce que les chevaux nous apprennent, d'écouter les idées et les expériences de nos clients, de toujours améliorer notre façon de faire évoluer les chevaux et les personnes qui viennent nous voir.

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